(Investir au Cameroun) – A la fin mars 2025, le Cameroun n’a mobilisé que 1 507 milliards FCFA de recettes budgétaires, contre 1 834 milliards FCFA attendus. Cela représente un écart de 326 milliards FCFA, selon les données officielles contenues dans le Document de programmation économique et budgétaire à moyen terme 2026-2028, qui sert de base au Débat d’orientation budgétaire (DOB) que le gouvernement s’apprête à soumettre au Parlement. Le taux de réalisation s’établit ainsi à 82 %, en recul de 54,5 milliards FCFA par rapport à la même période en 2024.
Cette contre-performance s’explique, selon le document, par une sous-réalisation à la fois des recettes internes et des ressources extérieures constituées d’emprunts et de dons.
Sur le plan des recettes internes, incluant les recettes fiscales, douanières, pétrolières et non fiscales, l’État n’a collecté que 1 186 milliards FCFA, alors que les prévisions tablaient sur 1 386 milliards FCFA. L’écart observé est donc de 200 milliards FCFA.
Du côté des ressources extérieures, composées des emprunts et des dons, le montant mobilisé s’élève à 321 milliards FCFA, contre 448 milliards FCFA attendus à la même période. Là encore, la performance est inférieure aux projections.
Ce déficit de mobilisation survient dans un contexte où le gouvernement camerounais affiche une volonté d’accroître ses investissements publics, tout en s’efforçant de maintenir la soutenabilité de sa dette. Ce déséquilibre entre objectifs et ressources effectives pourrait contraindre l’exécutif à revoir ses priorités budgétaires dans les prochains mois. Des programmes d’infrastructure, des politiques sociales ou des dépenses de sécurité pourraient en pâtir si la tendance se poursuit.
À l’approche du débat d’orientation budgétaire, le gouvernement sera donc attendu sur sa capacité à redresser la trajectoire des recettes, à optimiser le recouvrement fiscal, et à diversifier ses sources de financement pour combler l’écart sans recourir à un endettement excessif.
Ludovic Amara